Chaque 20 novembre, nous fêtons l’engagement de 196 pays à faire respecter un ensemble de droits fondamentaux des Enfants. Il y a un an, nous nous demandions dans un article “Droits de l’Enfant en France : On en est où en 2024 ?”. En 2025 et pour ce 36e anniversaire de la C.I.D.E. (Convention Internationale des Droits de l’Enfant), nous constatons que la situation ne s’est pas améliorée, au contraire 2025 a plutôt été une année de recul sur un certain nombre de ces droits.
C’est pourquoi pour fêter cet anniversaire majeur et trop souvent oublié Théodore, Véronique, Anaïs et Antoine ont choisi de proposer leur FLOP 4 des pires décisions politiques de 2025 concernant les Enfants !
N°4 : La suppression du Pass culture pour les jeunes de moins de 17 ans
Créé en 2019 pour favoriser l’accès des jeunes à la culture, le Pass Culture fait l’objet d’une réforme en 2025 qui réduit les montants alloués et en supprime l’accès pour les 15-16 ans. Cette évolution interroge la manière dont la politique publique française garantit le droit d’accès à la culture et à la participation culturelle des jeunes. Si la réforme du Pass culture se veut une mesure budgétaire et de recentrage social, elle rentre en contradiction avec la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), notamment sur les droits à l’égalité, à l’éducation et à la participation culturelle. La réforme accentue les inégalités sociales et territoriales, limite les projets collectifs dans les écoles et renforce une logique consumériste, au détriment de la création et de la participation des jeunes. L’absence de concertation avec ceux-ci illustre le manque de dialogue démocratique dans cette politique publique. (Anaïs)
N°3 : Loi Attal : Une réforme qui rapproche dangereusement la justice des mineurs de celle des majeurs
Le 19 mai 2025 a été adoptée la loi « visant à rétablir l’autorité de la justice à l’égard des mineurs délinquants ». En partie censurée par le conseil constitutionnel, cette loi a été vivement critiquée par les professionnels de la justice et de l’enfance car elle revient sur les deux principes fondamentaux de la justice des mineurs depuis 1945 : l’atténuation de responsabilité et la primauté de l’éducatif sur le répressif. Non seulement cette loi va à l’encontre de l’article 40 de la CIDE mais elle est également inefficace pour lutter contre la délinquance des mineurs et elle ne répond pas aux besoins réels de la justice ou la protection de l’enfance. (Antoine)
N°2 : loi pour la refondation de Mayotte : un recul historique sur le droit à l’identité
Qu’est-ce que dit la loi du 11 août 2025 pour la refondation de Mayotte sur les droits des enfants ? D’un côté, il faut souligner que le texte prévoit de réelles avancées pour la scolarisation, l’accès aux soins, à l’alimentation et aux loisirs des mahorais. D’un autre côté, l’intérêt supérieur de l’enfant n’est cité qu’une seule fois dans le texte… lors de mesures visant à faciliter son expulsion du territoire. On dénote un recul dans l’accès des enfants à une identité, à une réunification familiale ou dans l’aide de l’Etat aux parents pour exercer leur responsabilité. Certaines dispositions sur la qualification du logement, ou le sursis à l’enregistrement de son identité vont impacter la vie d’enfants, dans le cadre de politiques anti-migration. Cela rappelle la loi du 12 mai 2025 qui limitait déjà le droit du sol sur le département-région. On constate que sur Mayotte, les principes de la CIDE ont une dimension variable. La discrimination est autorisée de manière “dérogatoire” et l’intérêt supérieur de l’enfant est un dommage collatéral de la lutte contre l’immigration. (Théodore)

crédit : Ikissai (licence CC BY-SA 4.0)
N°1 : Budget de l’État 2026 : le pire de 2025 est peut-être à venir (quelques exemples de ce qui attend les enfants)
Il semble que pour Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, la France a davantage besoin de militaires, de gendarmes et de policiers que d’enseignants. Le Projet de Loi des Finances 2026 (vote du budget de l’État) voit un changement historique, symbolique et programmatique : le budget de l’armée avec 68,4 milliards (+6,7) dépasse celui de l’Éducation nationale (64,5 milliards d’euros).
La suppression du dispositif Colos Apprenantes risque d’aggraver les inégalités sociales face aux vacances. Dans les foyers à bas revenus, 56 % des enfants ne partent jamais.
Enfin, le projet de loi de finances 2026 proposé par le gouvernement imposerait aux collectivités locales un effort budgétaire disproportionné estimé entre 4,6 et 8 milliards d’euros.
Les conséquences directes pour un enfant :
– Moins de moyen pour son école
– Moins de chance de partir en vacances
– Moins de structures de proximité pour ses loisirs
(Véronique)

Pour aller plus loin :
Les Droits de l’Enfant
C’est quoi la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ? (Action Education)
Animer les Droits de l’Enfant : Comment Faire ? (evasoleil)
Droits de l’Enfant : On en est où en 2024 en France ? (evasoleil)
Réforme du Pass Culture
Le bilan de la cour des comptes (Le Monde)
Réaction de la communauté scolaire (Le Monde)
Pass culture : réforme nécessaire mais amer (Télérama)
Réforme de la justice des mineurs :
Que contient la loi ? (vie publique)
Censure partielle du Conseil Constitutionnel (Le Monde)
De l’efficacité supposée de la répression sur la récidive (Médiapart)
Loi pour la refondation de Mayotte
Adoption de la loi par le parlement (Le Monde)
Validation de la loi par le conseil constitutionnel (Le Monde)
Projet de Loi des Finances 2026
Le contenu de la loi (vie publique)
Diminution des Budgets pour les collectivités locales (fondation Jean Jaurès)
Budget de l’Education Nationale : des choix budgétaires au détriment de l’école (FSU 50)
Suppression du dispositif vacances apprenantes (France Bleu)

