Droits de l’enfant en 2017 – le dossier

 

Afin de mener à bien ce projet avec les enfants, nous avons dans un premier temps établi une liste de droits bafoués par la France.

Des recherches les plus précises et « sourcées » possibles ont mis en exergue les lacunes en France tant bien sur la connaissance de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant que nous remarquons également pendant nos séjours, que sur le manque d’unité des différents acteurs (politiques ou non).
Ceci expliquant cela, ces insuffisances aboutissent à une situation plutôt alarmante pour un pays comme la France.

L’été 2017, tous les enfants présents sur le séjour à Montalivet (voir nos colonies) choisissent le Droit bafoué qui les interpelle le plus, les choque le plus.
Ils sont ensuite invités, s’ils le souhaitent, à s’exprimer sur leur choix.
Les résultats donnent lieu à un classement (réalisé uniquement en fonction des choix des enfants) ainsi qu’à un clip vidéo, en novembre 2017…

Le clip final est sorti à l’occasion de l’anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, le 20 novembre 2017 :

Un Teaser existe aussi :


 

Relativisons avec l’UNICEF, mais pas trop quand même…

Michèle Barzach, présidente de l’UNICEF France, explique :

“Bien-sûr, il vaut bien mieux naître et grandir en France que dans bon nombre d’autres contrées, tant notre pays consacre de moyens financiers colossaux et fournit d’efforts considérables pour offrir au plus grand nombre d’enfants un cadre de vie bienveillant”.

“Pour autant la France échoue en partie à l’égard de l’enfance et de la jeunesse et ce sont les plus fragilisés par la pauvreté, l’exclusion sociale, les discriminations mais aussi par cette période si particulière qu’est l’adolescence, qui en payent le plus lourd tribut.”

De nombreux rapports, des statistiques, des gens et entités qui luttent, le tout semé d’embûches…

Lors de nos recherches, nous nous sommes confrontés à une principale difficulté : Des données éparses, contradictoires, parfois difficiles à trouver, notamment dans certains secteurs comme l’Enfant et la culture, le respect du droit à l’expression, mais encore sur des sujets encore plus inquiétants comme la prostitution des mineurs en France…

Le Comité des Droits de l’Enfant (ONU), l’UNICEF, le Défenseur des Droits, et la COFRADE sont nos principales sources car ces derniers sont indépendants et réalisent des rapports réguliers sur le respect des Droits de l’Enfant.

Pour chacun des Droits mentionnés, nous nous sommes appuyés sur de nombreuses associations et fondations qui militent plus spécifiquement pour un droit bien précis (ex : la Fondation Abbé Pierre au sujet de la pauvreté, l’APCE qui lutte contre la prostitution des enfants dans le monde etc.).
Enfin, les instituts de statistiques publiques, les textes de lois, les sites des différents ministères ont également été consultés et cités.

Comme le critiquent la plupart des organismes qui défendent plus globalement « l’intérêt supérieur de l’enfant » ou ceux qui luttent pour le respect l’un de ces Droits, le manque de politique commune, la disparité des indicateurs et des acteurs, sont de vrais freins pour faire un « État des Lieux » des Droits de l’Enfant en France, et ainsi de remédier à ces maux :

Le DÉFENSEUR DES DROITS souhaite “que la France prenne les mesures nécessaires afin de placer de manière effective les droits et l’intérêt supérieur de l’enfant au cœur des politiques publiques, et afin de garantir à tous les enfants la mise en application concrète de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Il est urgent aujourd’hui que soit élaborée et portée de manière collective une stratégie globale et cohérente en faveur de l’enfance et de l’adolescence.” (rapport du Défenseur des Droits – 2015)

Le COMITE DES DROITS DE L’ENFANT “note avec préoccupation que les progrès réalisés en ce qui concerne l’élaboration d’une politique globale durable de mise en œuvre de tous les droits consacrés par la Convention sont insuffisants et que les différentes stratégies relatives à l’enfance mises en œuvre dans l’État partie ne contiennent pas d’objectifs mesurables.” (5ème rapport du Comité – 2016)

L’UNICEF recommande de “définir et suivre dans le temps des batteries d’indicateurs, communs à l’ensemble des acteurs. Ces indicateurs doivent permettre, dans tous les secteurs thématiques, de procéder à une évaluation régulière de la situation des enfants et des adolescents afin, notamment, d’éclairer la décision publique.”
Et pas au hasard, il s’agit de la “Recommandation n°1” [des recommandations faites par l’UNICEF en 2015]

Les 10 droits les plus bafoués en France… Difficile de « faire des choix » :

Nous avons fait des choix, nous voulions consacrer un « thème » aux enfants immigrés, aux enfants porteurs de handicap, aux enfants confiés à la protection de l’Enfance, mais ces derniers sont bien souvent évoqués dans la plupart des problèmes relevés… Ces enfants sont en effet aussi bien touchés dans leur scolarisation, par le manque d’accès aux loisirs, ils sont confrontés à la justice et aux inégalités…

De plus, il était difficile de traiter un sujet sans en aborder un autre : un Droit bafoué en cache souvent d’autres. Compliqué de ne pas évoquer la santé ou de la scolarité lorsqu’on parle de pauvreté, problématique d’aborder la maltraitance ou la prostitution des mineurs sans parler de santé etc.

Rester neutre et se baser sur des critères…

Qu’est ce que le seuil de pauvreté ? L’INSEE donne la définition, celle-ci est évidemment nécessaire. Ces critères sont importants mais toujours discutables, dans certains domaines, il faudrait presque faire du cas par cas : qu’est-ce que le mal-logement ? Comment définir le mal-être ou le harcèlement ? Certains rapports consultés ne cachent pas qu’ils se basent sur les critères « officiels » mais également sur des critères qu’ils redéfinissent comme la Fondation Abbé Pierre par exemple.

Les chiffres sont en plus parfois difficiles à comprendre, parfois contradictoires. Certains reconnus, d’autres pas, mais les explications de refus de certaines statistiques ne sont pas toujours expliquées. Ainsi, nous avons dû souvent utiliser le conditionnel et tenter de rester neutre. Un exercice compliqué et peut être pas toujours respecté…

Une introduction pour conclure…

Dans ce présent article sur les 10 Droits de l’Enfant bafoués en France, deux de plus apparaissent…

Parmi eux, notre introduction qui ne fait pas partie de la liste de droits bafoués présentée aux enfants, et pour cause, elle est à la base du non respect de tous les autres droits : l’ignorance et la négligence de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en France.

Le deuxième, qui n’est également pas présenté aux enfants traite de la santé des enfants : la santé des enfants fait partie de la Convention, en revanche, la notion d’environnement y est à peine évoquée (en 1989, les priorités étaient différentes). Nous savons aujourd’hui que les différentes formes de pollution ont des impacts sur notre santé, sur la santé de nos enfants encore plus perméables à ces toxicités, et qu’au-delà des maladies qu’elles créent, beaucoup de spécialistes nous alarment aujourd’hui sur l’avenir, sur “la planète que nous empruntons à nos enfants”

 

 

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