Animation volontaire, 119 et enfance en danger

Accueillant environ 750 enfants chaque été, les équipes d’Evasoleil, comme tous les acteurs de l’enfance, sont malheureusement confrontées à des situations d’enfants en danger.

Pourtant, on pourrait penser que la colo n’est pas le lieu idéal pour qu’un enfant se confie : de nouveaux repères à construire pour une courte durée, un contexte de vacances, des anims non professionnels formés pour faire vivre un projet démocratique agréable, de mixité sociale attentionnée.

Pourtant, chaque été, les équipes pédagogiques d’Evasoleil contactent le 119 à plusieurs reprises. Dans la plupart des cas, aucun autre professionnel ou proche de l’enfant n’avait fait cette démarche auparavant, alors que la situation existait. Les membres du Conseil d’Administration font ce même constat dans leur vie professionnelle ou étudiante à l’année. 

Méconnaissance des protocoles de protection de l’enfance ? Appréhension à alerter ? Parlons- en !

Petits rappels autour du 119

Au bout du fil, les professionnels de l’enfance du SNATED (Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger) répond 7j/7 et 24h/24. Il ne s’adresse pas uniquement aux enfants victimes : un adulte, professionnel ou non, un membre de la famille, un autre enfant peut appeler pour témoigner.

Il ne s’agit pas du sujet de l’article mais brièvement, selon l’information transmise, les professionnels accueillent, écoutent, conseillent, réorientent, contactent les autorités départementales compétentes ou encore les services d’urgences… Toutes les informations concernant le déroulement d’un appel, le rôle des écoutants et les suites données sont disponibles sur le site du SNATED https://www.allo119.gouv.fr/

Selon une étude Elabe réalisée en 2020

« Je ne suis pas un pro ! » L’affaire de tous

Dans l’animation volontaire, des jeunes animateurs se sentent concernés par une situation dont ils sont témoins, vont être touchés à titre personnel par les confidences d’un enfant, et parfois même vont suspecter qu’un enfant est victime de maltraitance, mais ils ne se sentent pas « légitimes » pour agir.

Et pourtant, la protection de l’Enfance n’est pas seulement l’affaire des services de l’Etat ou de la famille… La responsabilité existe en effet pour le professionnel qui exerce comme enseignant, éducateur, animateur, mais elle s’étend également à chaque adulte.

Selon une étude Elabe réalisée en 2020

« Mais si je me trompe ? »  Suspicion de danger, risque de danger… Notre rôle c’est de parler

Entre comportement et symptômes physiques, les signes d’alertes revêtent différentes formes. Il existe de nombreux outils, articles, vidéos, rapports, qui expliquent comment recueillir la parole d’un enfant, comment détecter les signes, comment évaluer la situation d’un enfant etc.

Il est en effet parfois difficile de détecter si l’enfant est réellement en danger et pas seulement en tant qu’animateur volontaire (souvent diplômé ou en cours de formation BAFA). De nombreux adultes n’entreprennent pas de démarche « dans le doute ». Quoi qu’il en soit, on s’aide des collègues, on en parle à la direction, à son organisateur… Les interlocuteurs du 119 sont des professionnels* qui détermineront ensuite si l’enfant s’avère, ou pas, être en danger. Ces intervenants sont formés pour répondre à ces questions.

*Près de 45 professionnels de l’enfance qui se relaient 24h/24 pour répondre aux appelants et évaluer les situations.

 

Exemple d’outil complet pour l’« Évaluation globale de la situation des enfants en danger ou risque de danger ». 

Capture d’écran du site https://www.allo119.gouv.fr/ / Rubrique « Dans quel cas appeler ? »

« Je ne veux pas faire de mal »  Alerter c’est pas dénoncer !

Ces professionnels agiront ensuite en fonction du besoin, du problème allant de l’aide matérielle, humaine, accompagnement éducatif etc. Signaler, c’est aider un enfant et aussi souvent soulager une famille. En revanche, en tant que témoin, ne pas alerter, c’est une non-assistance à personne en danger (jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.)… La preuve n’est pas nécessaire, en revanche, les informations, soupçons, inquiétudes que nous détenons nous donnent le devoir d’agir et de contacter le 119.

Le doute doit toujours bénéficier à l’enfant !

Selon une étude Elabe réalisée en 2020

Pour aller plus loin

Podcasts et vidéos 

Les libres supports du 119

L’affichage des coordonnées du 119 est obligatoire dans tous les établissements et services recevant habituellement des mineurs.

Pour obtenir les supports 119 :

  • Écrire au GIP Enfance en Danger – SNATED, BP 30302 – 75823 Paris cedex 17
  • Se connecter sur le site : www.allo119.gouv.fr, à la rubrique « communication-documentation »
Publié le 16 février 2023 Par Evasoleil
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