Les différents modèles de colonies de vacances


En France, les modèles de colonies de vacances ne manquent pas. Colos traditionnelles, à thème, itinérantes, solidaires, stages sportifs ou culturels, ou encore séjours linguistiques, les parents et les jeunes ont un panel important de possibilités.

Mais quelles sont les principales différences entre tous ces séjours ?

Pourquoi l’Histoire des colonies de vacances  a provoqué autant de modèles différents ?

Les colonies de vacances socioéducatives

Les colonies traditionnelles, majoritaires il y a quelques décennies, ne le sont plus. La colonie de vacances d’été, de 3 à 4 semaines, qui visait uniquement l’expérimentation de la collectivité, le vivre-ensemble, l’apprentissage de l’autonomie, le repos, le grand air, n’a plus le vent en poupe.

C’est la colo de nos parents, ou selon l’âge que l’on a, de notre enfance. Mais concurrence d’un nouveau marché oblige, ces colos ont de plus en plus de mal à survivre face à la surenchère des colonies de vacances à thème où les enfants vont pratiquer de plus en plus d’activités payantes. Les individuels recherchent davantage à associer une activité dominante à la colo qu’ils recherchent qu’un simple séjour socioéducatif.

Les colonies de vacances du vivre-ensemble continuent à exister essentiellement grâce aux villes qui sont encore propriétaires de leurs centres de vacances, et à quelques associations militantes qui proposent encore ce modèle, en faisant le plus souvent quelques compromis en proposant des activités de consommation durant les séjours.

C’est pourtant dans ces séjours que nous trouvons les meilleurs espaces éducatifs du collectif, et toutes les pédagogies alternatives comme par exemple :

La pédagogie de la liberté qui, poussée par les mouvements Montessori notamment, propose aux enfants et aux jeunes des séjours où l’on apprend à créer soi-même, à se retrouver, se découvrir, et expérimenter à son rythme les richesses d’un groupe et d’un environnement.

La pédagogie de la décision développée par Jean Houssaye essentiellement, qui permet à la jeunesse d’expérimenter et de comprendre le vivre-ensemble, la concertation, la prise en compte de l’autre, l’esprit critique et le faire ensemble.

Les colonies à thème

L’activité a pris le pas sur le séjour lui-même. Les enfants et les parents sont de plus en plus attirés par ce modèle de séjour, devenu donc le modèle le plus courant.

Les portails de recherche et plus généralement internet ayant contribué à donner de l’importance à l’activité dominante, ces séjours sont majoritaires et peuvent prendre toutes les formes possibles : Colonie musique, colonie cuisine, colonie équitation, colonie animaux, colonie jeu d’échecs, colonie de soutien scolaire etc.

Parfois en se confondant avec des stages, parfois se reposant encore sur le projet collectif (ex : le groupe va créer un spectacle, monter un restaurant…), ces colos s’orientent sur une activité dominante, et permettent de la vivre intensément.

Il existe aussi des stages sportifs ou culturels qui sont directement organisés par des clubs sportifs et des écoles (d’arts plastique, de musique etc), permettant de pratiquer une activité dans un autre milieu, parfois au cœur de la pratique (centres équestres ou séjours plongée sous marine).
Ces stages permettent une activité intense, une cohésion du groupe et des rencontres provoquées souvent avec d’autres publics. Ces stages sont souvent encadrés directement par les professeurs / moniteurs de la discipline, parfois aidés d’animateurs.

Les séjours itinérants

Ces séjours se sont multipliés au cours des années 2000 et s’adressent principalement aux adolescents.

Ils permettent de découvrir une région de France, un pays, souvent organisés en petits groupes (de 15 à 25 ados). L’adolescence étant une période où l’on aime voyager et profiter d’une région, les groupes sont souvent partie prenante de l’itinéraire, et participent activement à la vie du petit groupe (repas, courses, réservations…).
Ces colos, lorsqu’elles sont préparées pour être éducatives, développent l’esprit de groupe et l’autonomie, tout en permettant de voyager et de découvrir parfois en profondeur une culture, un patrimoine, une population…

Le coût des séjours dépend beaucoup de la destination et des villes où vont séjourner les jeunes (plus elles sont touristiques, plus c’est cher), et s’adressent par conséquent, pour les itinérants à l’étranger, davantage à des familles aisées ou des comités d’entreprise.

Les mini camps

Mini séjours, séjours courts, mini camps… Quelque soit l’appellation (qui a beaucoup changé ces dernières années), ces séjours définissent une colo courte, souvent de 3 à 5 jours, et qui est le plus souvent organisée par une structure d’animation locale (association, centre social, accueil de loisirs, structure jeunesse…).

Les mini-camps se sont multipliés ces dernières années car ils ont l’avantage de coûter moins cher aux familles, souvent financés par les collectivités elles-mêmes.

Les enfants constituent le principal public même si des structures jeunesse organisent de plus en plus de séjours courts. L’équipe pédagogique est souvent détachée de la structure d’animation, ce qui rassure les participants et les familles qui connaissent les animateurs.
Enfin, les enfants se connaissent puisqu’ils fréquentent souvent la structure d’animation organisatrice.

Le séjour court est principalement un levier de la structure d’animation mère qui va permettre aux animateurs de travailler des objectifs spécifiques plus pertinents lors de ces séjours (hygiène de vie, rythme, autonomie dans la vie quotidienne, cohésion du groupe, pratique d’une activité spécifique…).

On peut reprocher bien entendu à ces mini-colos le manque d’hétérogénéité des groupes et la courte durée des séjours mais elles sont le plus souvent éducatives et préparées avec le public.
Elles ont de plus l’avantage de faire passer quelques jours de vacances aux enfants qui ne partiraient peut-être pas en dehors de ces séjours, dans un autre environnement.

Le scoutisme

Si le scoutisme a beaucoup inspiré les colonies dites éducatives, on ne peut réduire le scoutisme à une colonie de vacances ponctuelle. Le scoutisme se pratique durablement et les camps scouts ne sont que des moments forts d’un projet plus global.

Cependant, les camps scouts visent clairement des objectifs éducatifs forts comme l’autonomie, la cohésion, l’entraide, le projet de groupe, le respect…

Il existe de nombreux mouvements scouts, souvent reposant sur une base religieuse ou spirituelle, avec des pratiques communes et différentes.

Le scoutisme nous vient de l’Angleterre (et de Lord Robert Baden-Powell), au début du 20ème siècle, et a une dimension mondiale.

Les séjours linguistiques

Les séjours linguistiques forment un modèle assez récent (quelques décennies), permettant à des milliers de jeunes (collégiens et lycéens) d’apprendre une langue (souvent l’anglais) directement dans le pays.

Les Etats-Unis, l’Australie et l’Angleterre sont les destinations les plus exploitées pour ces séjours. Les jeunes participent à des cours et des activités leur permettant de progresser dans la langue étrangère du pays (qui peut être aussi l’allemand, l’espagnol…).

Le plus souvent, ces séjours comportent aussi des visites culturelles, des pratiques sportives, et la découverte d’un pays. Ils peuvent même avoir la forme d’un itinérant.

Beaucoup d’organisateurs sont des sociétés spécialisées dans ce domaine, ou des écoles françaises en partenariat avec des écoles étrangères.

Les séjours solidaires

Rares et nouveaux, ces séjours donnent du sens aux vacances des adolescents en recherche de cela. Selon les séjours, les adolescents participent à un chantier-jeunes, une action humanitaire ou un séjour solidaire en partenariat avec une ONG ou une association locale.

Ils peuvent se vivre en France ou à l’étranger, peuvent être organisés directement par des structures jeunesse (souvent dans le cas des chantiers jeunes) ou des associations.
Ils sont souvent couplés avec une autre activité ou une découverte de la région (ou du pays). Les jeunes participent au chantier de rénovation le matin par exemple, et bénéficient de l’après midi pour pratiquer une activité de loisir ou visiter.

Parfois, c’est l’occasion de créer des rencontres entre deux publics (de pays différents par exemple), issus d’un jumelage, ou d’un chantier international.

Il existe quelques séjours à l’étranger où les jeunes peuvent prendre part à une mission humanitaire ou solidaire (dans des écoles, ou auprès d’un village), dans des zones sécurisées et pauvres du monde.