L'importance du bien-être en colo

L’importance du bien-être de l’Enfant en colonie de vacances

D’anciens animateur.ices d’EvaSoleil, des membres du conseil d’administration et des permanents de l’association se sont rassemblé.e.s en 2023 dans une commission « bien-être » afin de réfléchir à cette notion et de proposer concrètement des améliorations du séjour à Montalivet. Ce dossier, constitué d’une quinzaine d’articles, marque le point de départ de leur travail de construction.

 

Zoé M, Zoé G, Jean, Antoine, Mathieu, Morgane, Emma D, Laure ont tous participé aux contenus de ce dossier. Merci à elles, à eux.

Ce dossier est un zoom sur notre projet éducatif, en ce qui concerne le bien-être, l’individualisation de l’accueil des enfants et des jeunes.

Pourquoi s’attarder sur le « bien-être » de l’enfant en colonie de vacances ?

Contrairement aux autres piliers de notre projet (la participation des enfants et la mixité sociale), cette notion paraît particulièrement consensuelle. En effet, personne ne conteste qu’il faut assurer la sécurité physique et morale des mineurs confiés aux organisateurs. Cette phrase figure dans tous les projets pédagogiques car elle constitue la première des 5 fonctions d’un animateur, selon le référentiel du BAFA.

Cela semble, à première vue, très simple. Pourtant, dès qu’on s’intéresse de près à cette notion que nous avons choisie de remplacer par celle de bien-être, l’évidence s’efface un peu. En effet, outre les mesures pour empêcher les blessures, il s’agit aussi de prendre soin des enfants et de s’assurer que leurs besoins et droits fondamentaux soient respectés durant le séjour.

Pour rappel, la loi impose un encadrement minimal d’un animateur pour 12 jeunes sur les séjours. Par exemple, chez EvaSoleil, un groupe peut atteindre 36 jeunes, encadré par 4 animateurs. Ces animateurs veillent à ce que chacun se sente en sécurité, tant sur le plan physique qu’affectif. De plus, ils s’assurent que chacun ait accès à des activités adaptées, aux soins, à une alimentation et un sommeil de qualité, ainsi qu’à une oreille attentive et se sente accepté et respecté par l’équipe et son groupe de pairs. Enfin, la loi ajoute une mission de prévention des risques liés aux conduites addictives ou aux comportements, notamment sexuels. En somme, cela requiert une véritable réflexion et des moyens appropriés.

La question des moyens et des outils appartient aux projets pédagogiques, de même que l’apprentissage des animateurs et la formation des organisateurs. Il nous reste à nous pencher sur ces réflexions dans les différents articles.

Il nous semblait important de commencer par définir ce que nous entendons par « besoins fondamentaux de l’enfant ».

Les besoins

Les besoins fondamentaux de l’enfant

Le rapport de 2017 remis au ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes sur « les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance » évoque le développement physique, affectif, intellectuel et social, la préservation de sa santé, de sa sécurité et de son éducation, ainsi que le respect de ses droits. Nous nous en servirons pour mieux comprendre de quoi un enfant a besoin pour se développer et grandir.

Traditionnellement, on enseigne les besoins de l’enfant avec la célèbre “pyramide de Maslow”. Selon ce modèle des années 1940, les besoins se hiérarchisent depuis les besoins physiologiques à la base jusqu’au besoin d’accomplissement personnel au sommet. Chaque étage conditionne la satisfaction du niveau suivant. Malgré ses critiques, ce modèle reste une référence pour de nombreux professionnels en animation et éducation populaire.


Le rapport ministériel de 2017 propose un nouveau modèle sur lequel nous nous baserons ici. Cette approche identifie 7 “besoins communs et universels” reconnus comme essentiels pour permettre la construction de l’enfant, le respect de ses droits et son développement, ainsi que son accès à l’autonomie et à la socialisation.

Contrairement au modèle de Maslow, les besoins ne sont pas hiérarchisés mais interdépendants et dépendent du contexte. Toutefois, certains besoins conditionnent les autres, notamment les trois “méta-besoins” de sécurité :

  • Les besoins physiologiques et de santé
  • Le besoin de protection (être en sécurité et se sentir en sécurité)
  • Le besoin de sécurité affective et relationnelle

Si ces besoins ne se satisfont pas, les autres ne pourront l’être :

  • Le besoin d’expérience et d’exploration du monde
  • Le besoin de cadre, de règle et de limites
  • Le besoin d’estime de soi et de valorisation
  • Le besoin d’identité

La synthèse du rapport conclut ainsi : « il importe de pouvoir garantir à tout mineur un environnement bienveillant et soucieux de son bien-être, favorable à son développement, à son épanouissement, à son autonomie et à son intégration sociale et professionnelle dans la communauté, et ce en conformité avec la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) ».

Besoins fondamentaux et colonies de vacances

En s’inspirant de cette modélisation des besoins fondamentaux des enfants, une commission composée d’anciens animateur.ices, de membres du Conseil d’Administration et de permanents d’EvaSoleil, à l’origine de ce dossier sur le bien-être en colo, s’est interrogée sur ce que cela implique dans le cadre d’un Accueil Collectif de Mineurs (ACM), et particulièrement dans les colonies de vacances.

Il nous semblait cependant important de ne pas se contenter de ce “savoir froid” lors de la construction de ce dossier. Pour affiner notre regard, nous avons également demandé à des enfants, des animateurs, des parents et d’autres professionnels de l’enfance de répondre à un questionnaire sur ce qui, selon eux, définit “le bien-être” d’un enfant en colo. Les 22 réponses ont apporté un contenu très riche qui a servi de point de départ à nos réflexions. Ainsi, une partie de nos propositions découle directement de ces échanges et s’articule autour de quatre sujets principaux :

Bibliographie

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2111
fiches pratiques protection de l’enfance sur les besoins fondamentaux
synthèse du rapport ministériel